Vous êtes dans le web et vous ne connaissez pas Olivier Andrieu ? C’est une grosse lacune dans culture du web. Figurez-vous que cet homme est presque un mythe ! Il a su, depuis 1996 rester au top de l’expertise SEO en France, autrement dit, le référencement naturel ! Et vous savez quoi ? Il nous a fait l’honneur de répondre aux questions de SMFY ici. Voici l’interview « Ils font le web » de Olivier Andrieu (Abondance) … Enjoy
Le parcours de Olivier Andrieu, expert SEO
Bonjour Olivier ! Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours ?
Je m’appelle Olivier Andrieu et je suis Consultant SEO indépendant dans le domaine de l’Internet, créateur de la société Abondance en 1996 et du site Abondance en 1998. Je suis basé à Heiligenstein, à proximité de Strasbourg, dans le Bas-Rhin (67), en France. Agé de 57 ans, issu du monde de la télématique (vidéotex, audiotex), je travaille depuis 1993 sur le « réseau des réseaux » et j’ai « commis » une vingtaine de livres sur l’Internet. Mon activité aujourd’hui tourne essentiellement autour des moteurs de recherche, en tant que consultant SEO. Elle consiste à former les utilisateurs aux outils de l’Internet, à la recherche d’information sur ce réseau et à la promotion d’un site Web, à effectuer des audits SEO, à conseiller des entreprises sur leur visibilité « moteurs », l’optimisation de leur site et leur référencement naturel, à maintenir les sites du « Réseau Abondance », ainsi qu’à écrire des articles et des livres sur la recherche d’information et le référencement de site web.
Les conseils d’Olivier Andrieu pour bien référencer son site web
Pour nos lecteurs, comment un site doit-il être correctement référencé ? Pouvez-vous nous donner quelques techniques simples ?
C’est un long sujet, mon livre le plus complet sur le sujet en parle sur près de 700 pages. Mais, globalement, le SEO concerne 3 grandes parties :
- la technique (la façon dont le site est conçu techniquement : balises, navigation, arborscence, URL, etc.),
- le texte (qui doit répondre à l’intention de recherche de l’internaute)
- et les liens (popularité).
Le plus important étant peut-être de traiter les aspects techniques avant la mise en place du site. Et de toujours privilégier la qualité et la pérennité, pour tous ces domaines.
J’ai essayé de résumer tout cela dans un (long) article sur mon site traitant du référencement.
Les techniques SEO qui fonctionnent aujourd’hui
Vous êtes, depuis longtemps, considéré comme le pape du SEO français. Comment était le référencement naturel à vos débuts ? Quelles sont les techniques qui marchaient auparavant et qui sont prohibées désormais ?
Au début, il y avait les annuaires (Yahoo!, Nomade, Open Directory, Guide de Voilà) qui ont totalement disparu aujourd’hui, alors qu’ils généraient 50% du trafic « search » dans les années 90. Et il y avait de nombreux moteurs (Excite, Lycos, Webcrawler, Hotbot, Infoseek, puis Altavista, etc.), ce qui était complexe, car il fallait parfois créer des pages spécifiquement pour tel ou tel moteur, car ils ne fonctionnaient pas tous de la même façon.
Google est arrivé en 1998 et a, finalement, simplifié les choses en « tuant » ses concurrents. Aujourd’hui, on ne fait plus que du référencement sur un seul moteur, Google. C’est plus facile, quelque part. En même temps, il y a peu d’alternative en terme de « search », ce qui est dommage. A part Bing, c’est un peu le désert…
Machine learning, intelligence artificielle, quelles adaptations pour le SEO ?
On sait que Google donne de plus en plus d’importance aux sites mobiles friendly, comment voyez-vous l’avenir ?
Plusieurs pistes sont envisageables : mobile, vocale, sémantique, etc.
Les algorithmes s’orientent clairement vers plus d’intelligence artificielle, de réseaux de neurones, de machine learning, etc. Les concepteurs fournissent de la data aux algorithmes qui tournent ensuite sur cette base pour prendre les « bonnes » décisions.
C’est pour cela que les dernières mises à jour des moteurs, depuis deux ou trois ans, sont quasi impossibles à comprendre, car le « reverse engineering » est quasiment impossible au vu de leur complexité. Nous devons, en tant que SEO, nous adapter à cette nouvelle donne. A plus long terme, la recherche vocale me semble une voie intéressante à suivre d’ici 4 ou 5 ans.
La recherche vocale et SEO, quel avenir ?
Parlons-en, justement ! Avec le Google Home, Alexa etc… Quel est l’avenir en matière de recherche vocale au niveau SEO ?
L’avénement du vocal va prendre des années, à mon avis (et 50% des recherches ne seront pas vocales en 2020 comme le disait l’étude Comscore il y a peu). Il faut inventer des usages, ou ce sont les usages qui vont s’inventer d’eux-mêmes : utilisation en voiture, en milieu humide (salle de bain), utilisations pour le troisième âge, les handicapés, etc. On passera par des cas et des usages spécifiques avant une éventuelle utilisation généralisée.
Alors qu’à l’heure actuelle, on essaie de nous dire que dans quelques mois, tout le monde fera des requêtes vocales quotidiennement. C’est faux. On passera d’abord par des usages très spécifiques et on verra ensuite ce qu’il en est… Sur ce que je vois en tout cas à l’heure actuelle, les techniques classiques de SEO s’appliquent par exemple sur l’assistant vocal de Google pour y être audible en plus d’être visible. Avec une petite adaptation des techniques habituelles, cela fonctionne plutôt bien. Sur Alexa, en revanche, on passera plutôt par des « skills », des apps vocales, qu’il faut développer. On est moins dans le SEO, du coup. Mais tout cela va évoluer au fur et à mesure. Et le SEO s’adaptera, comme d’habitude.
Le référencement naturel est-il en perte de vitesse ?
Avec la montée des Google Ads, comment voyez-vous l’avenir du référencement naturel ?
L’ambition de Google a toujours été de devenir un « moteur de réponse ». L’AEO ou Answer Engine Optimization, est, comme son nom l’indique, la stratégie permettant d’apparaître et d’être visible/audible sur les « moteurs de réponse » tels que Google. Cela peut se faire par l’intermédiaire de partenariats (exemple : Weather sur la météo), de présence sur les outils Google (Google Flights, Knowledge graph, Knowledge panel, etc.) ou les featured snippets et PAA (People Also Ask). Bref, tout ce qui n’est pas des « liens bleus » (SEO « pur », search engine optimisation) ou de la publicité (SEA, search engine advertising). Mais il est certain que si Google supprime les résultats de type « liens bleus » (comme cela a déjà commencé à l’été 2018), on a eu peu de questions à se poser sur l’avenir du métier.
Quel interview passionnant pour qui s’intéresse de près ou de loin au référencement, merci Olivier !
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Webmarketeuse et rédactrice web passionnée !